Apr 1, 2025

OpenAI continue d'enchaîner les levées de fonds XXL. Mais SoftBank a imposé une condition pour verser la totalité des 40 milliards de dollars promis : que l’entreprise américaine change de statut pour (re)devenir une société à but non-lucratif. Temps de lecture : 3 minutes Les milliards n’ont pas cessé de pleuvoir dans l’intelligence artificielle en 2025. Preuve en est le nouveau méga-tour de table de 40 milliards de dollars dévoilé par OpenAI ce lundi. Cette opération valorise la société américaine à hauteur de 300 milliards de dollars, soit quasiment le double par rapport à la dernière opération. Lors de son précédent tout de table de «seulement» 6,6 milliards de dollars en octobre dernier, la startup californienne avait atteint une valorisation de 157 milliards de dollars. Cette nouvelle levée de fonds d’OpenAI, menée par le géant japonais SoftBank avec l’appui d’autres acteurs comme Microsoft, Coatue Management et Thrive Capital, se fera en deux temps. Dès le mois d’avril, les investisseurs vont octroyer une enveloppe de 10 milliards de dollars à OpenAI. Mais les 30 milliards supplémentaires ne seront débloqués en décembre 2025 à une condition : que l’entreprise américaine change de statut pour (re)devenir une société à but non-lucratif. Si cette condition n’est pas respectée, au plus tard au début de l’année 2026, SoftBank indique que cette seconde tranche d’investissement ne dépassera pas les 10 milliards de dollars. Une manière pour le groupe nippon de mettre la pression à Sam Altman, le patron d’OpenAI. 14 milliards de dollars de pertes d’ici 2026 Si la startup californienne respecte les conditions de SoftBank, cela constituerait un retour aux sources puisqu’elle a été créée en 2015 en tant qu’organisation à but non-lucratif. Mais l’état-major de la société a depuis pris ses distances avec ses statuts face aux folles perspectives de croissance du marché, ce qui n’est pas sans créer quelques remous en interne. Mais OpenAI a monté ce lundi quelques gages de bonne volonté envers SoftBank, en faisant part de son intention de dévoiler une partie de l’architecture d’un nouveau modèle d’IA générative. Une annonce importante alors que l’entreprise américaine s’est surtout illustrée par son opacité depuis le lancement de ChatGPT fin 2022. En attendant, l’argent frais injecté par SoftBank et ses partenaires est une bonne nouvelle pour OpenAI, qui a cruellement besoin d’argent frais. En effet, la société a subi une perte de plus de 5 milliards de dollars en 2024. Dans le même temps, elle n’a engrangé que 3,7 milliards de dollars lors de l’année écoulée. Très loin de la rentabilité, les pertes d’OpenAI pourraient même tripler d’ici l’année prochaine. Des documents internes indiquent en effet que la société table sur 14 milliards de dollars de pertes d’ici 2026. Quant aux profits, ils ne sont pas attendus avant 2029. Étouffer le marché comme Uber La trajectoire rappelle d’une certaine manière celle d’Uber, qui a mis plus d’une décennie à devenir rentable, perdant ainsi des milliards de dollars sur cette période, mais dans des échelles moins faramineuses que celles d’OpenAI. Pour l’anecdote, SoftBank n’avait pas hésité à soutenir massivement Uber. Mais comme la plateforme de VTC pour s’imposer face aux taxis, OpenAI semble vouloir dépenser sans compter pour étouffer le marché et ainsi imposer ChatGPT comme un mot courant quand on pense à utiliser l’IA générative. Reste à voir si ce pari sera gagnant ou non dans les prochaines années. En attendant, d’autres acteurs comme Mistral AI tentent de concurrent OpenAI, mais avec des moyens bien plus limités. Lors de son dernier tour de table, la startup d’ Arthur Mensch , star absolue du Sommet pour l’Action sur l’IA , n’avait levé que 600 millions d’euros à une valorisation de 5,8 milliards d’euros. Un écart qui donne le vertige ! À lire aussi